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Entretien du bâti

Créer un étang, c’est réaliser un ouvrage d’art. Cet ouvrage est constitué : - D’une chaussée ou digue qui retient l’eau - D’une bonde qui permet de maîtriser le débit de l’eau. Elle est située derrière la pêcherie. - D’un déversoir pour gérer les trop pleins s’il n’est pas intégré à la bonde. - De fossés d’écoulement. Qu’est-ce qu’un étang ? En Brenne, le mot étang désigne une étendue d’eau vidangeable retenue par une levée érigée par l’homme. Celle-ci est munie d’un dispositif de vidange permettant d’évacuer le volume d’eau. Le principe d’implantation d’un étang est relativement simple : il s’agit de barrer les eaux de ruissellement d’un bassin versant peu perméable en érigeant une levée de terre sur une ligne formée par les points ayant la plus basse altitude. Mais sa réalisation est bien plus complexe qu’on le croit. Des documents d’archives attestent de l’activité de gens de métier en Brenne, les « bessons », bâtisseurs d’étangs, dès le Moyen-Age. (Voir annexe). La chaussée (digue) Cette digue, nommée chaussée en Brenne, est essentiellement constituée de terre appliquée d’une façon particulière afin de faire écran à l’eau. Le volume d’eau retenu par cette digue dépend de plusieurs paramètres : la topographie, l’hydrographie des lieux, la hauteur, la longueur, la largeur et la forme de la chaussée. En Brenne, afin de protéger le talus-amont de la chaussée (la pente côté étang) en contact avec l’eau, il est nécessaire de l’enrocher. Traditionnellement, on le revêtait d’un « perré » de moellons de pierre sèches (grès), le « pierris ». Il peut recouvrir le talus sur toute sa longueur mais se limite parfois à la partie centrale de la chaussée. Si certains d’entre eux sont rénovés et joints avec du mortier, beaucoup sont remplacés par des talus bétonnés ou enrochés avec des blocs de pierre non locale. La chaussée est munie d’une ou plusieurs bondes (dans le cas de grands étangs) permettant de vidanger l’étang. Jusqu’au début du XXe siècle, elles étaient construites entièrement en bois. Sur ce type d’étangs, était placé, à l’extrémité de la digue, un déversoir (ou trop-plein) aussi appelé « brésil ». Ce dispositif sert à évacuer l’excédent d’eau par le dessus de la levée. Il est surmonté d’un râteau (autrefois en bois mais aujourd’hui en fer) qui empêche la fuite du poisson en période de crues. En complément à sa chaussée, l’étang peut également disposer de contre-chaussées communément appelées bâtardeaux. Il s’agit de levées de terre « secondaires » qui permettent d’ajuster la forme de l’étang. La bonde La bonde, hier en bois aujourd’hui souvent en ciment et en fer, forme le dispositif principal de vidange. La bonde à pilon est une structure en bois enchâssée dans la chaussée et qui a pour fonction de contrôler l’évacuation des eaux. Le principe est le suivant : une pièce de bois en forme de massue appelée pilon obstrue un conduit creusé comme une gouttière (canal, auge ou conche). Les bondes modernes ont pour la plupart adopté le système de la bonde-déversoir. La bonde sert ici à la fois de vanne de l’étang et de déversoir de surface. Les chambres de bondage, maçonnées en ciment, forment ici une colonne creuse de plusieurs mètres de haut. Les bondes-déversoirs sont munies d’une crémaillère métallique associée à un disque en fonte obstruant l’accès au canal aval composé d’une buse en ciment ou d’un tube en PVC. Aujourd’hui on peut distinguer deux grands types : le type classique à chambre unique et le type à double chambre, appelé « moine ». Ce dernier autorise, au moyen de deux chambres accolées, l’évacuation des eaux de fond. Certaines bondes modernes ne sont pas toutes à déversoir ; il peut s’agir de systèmes à crémaillère venus remplacer tout ou partie de ceux à pilon. La tendance actuelle est au retour du bois (du moins pour les parties visibles de la bonde) par choix esthétique. La pêcherie, la seule partie creusée de l’étang, est l’aménagement où est pêché le poisson avec des filets lors de la vidange. Placée en contrebas de la chaussée, face au pied de la bonde, elle est de forme circulaire et de faible profondeur. La fosse d’œil est une excavation de faible profondeur pratiquée à l’arrière de la chaussée, à la sortie du canal de la bonde. Elle constitue l’amorce du fossé exutoire de l’étang. Enfin, on appelle queue de l’étang la partie amont de la surface d’eau. On place parfois un râteau (grille) à cet endroit pour empêcher que le poisson ne remonte au-delà ou que des espèces indésirables en provenance de l’amont (tels des poissons-chats) ne viennent coloniser l’étang en empruntant le fossé d’écoulement d’eau provenant de l’étang en amont. Le bon fonctionnement d’une activité piscicole en Brenne est conditionné par la qualité de l’entretien de l’ensemble de ces éléments. Par exemple : une fissure dans la « chaussée », même peu importante, peut créer une perte d’eau catastrophique lors d’une période sèche, aggravée par l’évaporation liée à l’ensoleillement estival ; une chaussée mal entretenue peut rendre l’accès des camions problématique les jours de pêche humides.

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